Florent Koechlin distingué lors du prix de thèse Gilles Kahn

La dernière édition du prestigieux prix de thèse en informatique Gilles Kahn a connu deux accessits dont Florent Koechlin qui a exploré diverses questions informatiques à l’aide d’outils issus de la combinatoire au Laboratoire d'Informatique Gaspard-Monge (LIGM - CNRS/Université Gustave Eiffel). 

La Société informatique de France (SIF) remet chaque année, sous le patronage de l’Académie des sciences, le prix de thèse Gilles Kahn. Baptisé en hommage à l’ancien directeur d’Inria et membre du conseil d’administration du CNRS, ce prix peut être accompagné d’un maximum de deux accessits : Florent Koechlin a été récompensé pour sa thèse.

La thèse de Florent Koechlin s’intitulait « Systèmes de fonctions holonomes : application à la théorie des automates ». Elle a été effectuée à l’Université Gustave Eiffel, au sein du Laboratoire d'Informatique Gaspard Monge (CNRS/Université Gustave Eiffel). « Mes travaux se sont organisés en deux parties relativement indépendantes pour ce qui est des objets étudiés, explique Florent Koechlin. Elles trouvent cependant un point commun dans lutilisation d’outils venus de la combinatoire analytique, notamment l’étude des séries génératrices. »

Le premier volet concerne les expressions aléatoires utilisées pour étudier la complexité moyenne d’un algorithme ou pour tester expérimentalement ses performances. Une question se pose pour ces expressions aléatoires : représentent-elles correctement les données sur lesquelles est exécuté l’algorithme ? En général, les modèles génèrent bien des expressions syntaxiquement correctes, mais sans prendre en compte les redondances, notamment quand plusieurs expressions de tailles très différentes représentent le même objet. Par exemple, si une expression arithmétique commence par une multiplication par zéro, même si la suite est très grande et parfaitement aléatoire, l’expression totale sera en fait équivalente à zéro, une expression bien plus petite !

On pense étudier le comportement moyen de l’algorithme sur de nombreuses expressions différentes et de grandes tailles, alors qu’en réalité, à cause des très nombreuses redondances introduites par un élément absorbant, on teste l’algorithme sur un très petit nombre de cas.

Dans la seconde partie de sa thèse, Florent Koechlin a exploré les liens entre la combinatoire et la théorie des automates, qui peuvent trouver des applications en vérification. « La question a commencé à être étudiée dans les années 60, mais ses réelles applications ont surtout été exploitées au milieu des années 80, explique-t-il. Ces travaux navaient cependant pas vraiment été mis à jour depuis, alors que chacun de ces deux domaines a continué de se développer. »

Florent Koechlin est actuellement en postdoctorat au Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (LORIA - CNRS/Inria/Université de Lorraine). « En classe prépa, j’ai su que je n’étais pas tellement tenté par le métier d’ingénieur, alors je me suis orienté vers l’ENS Cachan, détaille-t-il. J’ai quand même hésité à la sortie de l’école à essayer de devenir prof en prépa, mais la thèse m’a vraiment confirmé que je voulais travailler dans la recherche et rester au plus près de la communauté scientifique. »