Portrait de Sylvie Blin, ingénieure microélectronicienne en astrophysique

Sylvie Blin est ingénieure de recherche au laboratoire Astroparticule et cosmologie (APC) (CNRS/Université Paris Cité).

Sylvie Blin a intégré le CNRS dès l’obtention de son diplôme d’ingénieure en télécommunication, en 2002. Une fois admise, elle a alors commencé sa carrière au sein du service de microélectronique de l’ancien laboratoire de l’accélérateur linéaire (LAL), devenu le laboratoire de physique des 2 infinis Irène Joliot-Curie, l’IJC-Lab (CNRS/Université Paris-Saclay). Ce service est par la suite devenu une unité indépendante lorsque, en 2013, avec une dizaine d’autres ingénieur∙e∙s, Sylvie crée l’unité d’appui et de recherche OMEGA (Organisation de microélectronique générale avancée) (CNRS/Ecole polytechnique). L’équipe au complet a reçu en 2023 le cristal collectif du CNRS, pour tous les travaux importants faits pendant une décennie. Une « belle récompense » dont Sylvie est reconnaissante et très fière, ainsi que du travail d’équipe accompli pendant toutes ces années.

L’envie de côtoyer à nouveau au quotidien des chercheur∙se∙s, l’a ensuite amenée à être mutée en 2021 au laboratoire APC, au service « techniques expérimentales », avec lequel elle avait déjà collaboré dans le cadre du projet Euso-ballon sur la détection des rayons cosmiques à très haute énergie. Son travail est un peu moins axé qu’avant sur l’électronique, et plus sur l’instrumentation et la gestion de projet. Elle met ainsi en place les circuits électroniques nécessaires pour lire les détecteurs, toujours pour le projet Euso.

L’autre partie de son travail consiste à assurer la gestion de projet de la partie « système de photodétection » du projet DUNE, pour l’étude des neutrinos. Avec deux chercheuses instrumentalistes et deux autres ingénieur∙e∙s, elle doit réaliser une chaine de détection en utilisant des composants électroniques avec la contrainte de les faire fonctionner dans l’argon liquide.

Sylvie s’épanouit dans son environnement de travail, parmi des collègues passionnés. Elle aime transmettre ses connaissances à son apprentie ou aux stagiaires, mais regrette qu’il soit difficile d’attirer les jeunes, surtout les filles. Si au sein du laboratoire Omega la mixité était assurée, à l’APC en revanche, elle est restée pendant longtemps la seule femme parmi les électroniciens. Pourtant, la recherche publique est un bon environnement de travail pour une femme, estime-t-elle : pas besoin de faire ses preuves, pas de rentabilité, de concurrence ou de prime au mérite… tout le monde est à égalité, et il n’y a pas de leadership par les hommes.

Sylvie participe donc à des forums des métiers dans les établissements scolaires et d’enseignement supérieur, afin de présenter les métiers de l’électronique et toutes les facettes du monde de la recherche. Les promotions en interne étant difficiles, elle encourage les étudiant∙e∙s à emprunter le même chemin qu’elle et à saisir l’opportunité d’entrer au CNRS en tant qu’ingénieur∙e.