Encarnacion Torralba PeñalverÉlectrochimiste
Ambassadrice "La Science taille XX elles" édition Paris/Ile-de-France 2025
Encarnacion Torralba Peñalver a quitté son Espagne natale pour mener ses recherches en France. Aujourd’hui, elle travaille sur le recyclage photoélectrochimique du CO2 à l’Institut de Chimie et des Matériaux Paris-Est (ICMPE, CNRS/ Université Paris-Est Créteil).
Au départ, elle n’était venue que pour un an en France : espagnole, Encarnacion Torralba Peñalver a étudié la chimie jusqu’au doctorat à Murcia, dans le sud du pays. Pendant sa thèse, elle cherche à comprendre comment des ions se déplacent à travers une membrane sous l’effet d’une perturbation électrique. Un sujet d’électrochimie pointu, et surtout très théorique qui lui donne envie d’aller vers des expérimentations plus concrètes.
L’Institut des Sciences Chimiques de Rennes lui offre cette opportunité : lors de son premier post-doctorat, elle explore le domaine de la photoélectrochimie dans lequel une partie de l’énergie est fournie par la lumière. Elle travaille sur le silicium, utilisé dans les panneaux photovoltaïques, pour transformer l’énergie solaire en énergie chimique via le recyclage du CO2. Encarnacion Torralba Peñalver s’épanouit tellement dans ses recherches qu’elle décide de rester en France et de poursuivre cette voie : après un deuxième post-doctorat, elle passe le concours du CNRS, échoue une fois mais réussit la seconde. Recrutée comme chargée de recherche, elle savoure la chance de faire partie de ce réseau de laboratoires et la liberté de développer des projets.
Depuis 2017, Encarnacion Torralba Peñalver met à profit ses connaissances à l’Institut de Chimie et des Matériaux Paris-Est pour travailler sur le recyclage du CO2, un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. Heureuse de travailler en équipe sur un sujet aussi crucial, elle développe de nouveaux matériaux pour la conversion photoélectrochimique du CO2. Cette méthode a deux avantages : l’énergie solaire, difficile à stocker, est ici conservée sous forme chimique. De plus, la réaction crée et des carburants et des produits chimiques utiles pour l’industrie. L’enjeu, désormais, est de concevoir des matériaux plus performants pour améliorer le rendement de la réaction chimique, et donc aussi la dépollution. Porteur, le sujet attire des étudiants qu’Encarnacion Torralba Peñalver encadre mais, dès qu’elle le peut, la chercheuse s’échappe et retourne à la paillasse. Car elle a toujours la même fascination pour les expérimentations : lancer une réaction chimique et savoir exactement ce qui se passe dans le bécher reste pour elle un moment magique.