@ Vincent Montcorgé/CNRS/Femmes&Sciences

Kristel ChanardGéophysicienne

Ambassadrice "La Science taille XX elles" édition Paris/Ile-de-France 2025 

 

Kristel Chanard est chargée de recherche IGN à l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP, CNRS/Université Paris Cité/IGN). Ses travaux explorent comment les déformations de la Terre solide, mesurées à partir de données satellites, peuvent nous renseigner sur l’évolution des ressources en eau, un sujet majeur pour l’avenir de la planète.

 

Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Kristel Chanard a toujours été fascinée par les paysages de montagne. Alors qu’elle s’oriente vers des études scientifiques, elle découvre les géosciences et s’interroge sur les phénomènes physiques qui agitent et sculptent la Terre. Peu à peu, la recherche lui apparaît comme une évidence : elle s’émerveille de pouvoir creuser un sujet, poser des questions et chercher comment y répondre collectivement, en collaborant avec des spécialistes d’autres disciplines.

Après une thèse et un postdoctorat, elle rejoint l’Institut de Physique du Globe de Paris, où elle étudie l’effet des variations des masses d’eau, fonte des glaciers et calottes, assèchement des nappes phréatiques, lacs… sur la déformation de la terre solide. En effet, au-delà de faire augmenter le niveau de la mer, la fonte d’un grand glacier peut, par exemple, créer la remontée du sol, mais aussi modifier très légèrement l’inclinaison de la planète et sa vitesse de rotation. En 2010, elle passe une année complète au Népal où elle installe des stations qui, grâce aux signaux des satellites, permettent de mesurer les déplacements du sol. La chercheuse parvient ainsi à conjuguer ses deux passions : l’Himalaya et les géosciences.

Si elle va moins souvent sur le terrain aujourd’hui, Kristel Chanard se concentre sur l’analyse de données variées, relevés, images satellites, et le développement de modèles physiques permettant de mieux comprendre l’évolution des ressources en eau face au changement climatique. Alors que le manque d’eau menace la planète, l’enjeu est plus que jamais crucial.

Soucieuse de faire émerger une prise de conscience citoyenne sur ce sujet, la géophysicienne consacre aussi une partie de son temps à vulgariser les connaissances scientifiques : elle participe à des documentaires, donne des conférences, intervient dans des classes et encadre des lycéens en stage. Faire découvrir le métier de chercheuse à celles et ceux qui ne le connaissent pas lui tient aussi particulièrement à cœur. En partageant son parcours, et en parlant d’un sujet qui touche tout le monde, elle espère éveiller des vocations et contribuer à accroître la diversité sociale dans le monde de la recherche.